A bloc pour Annot

On aime vivre sportivement ou pas. Pour ce qui nous concerne, partir un vendredi à 18h avec trois petits trucs sur la banquette arrière et le coffre plein, pour 48h dans les Alpes de Haute-Provence, cela ne nous fait pas peur. Même sous la pluie. Même dans les embouteillages. Même dans le brouillard au col de la Croix-Haute. Même en arrivant au milieu de la nuit. Notre optimisme résiste à tout.

Tout ça pour rejoindre Annot et participer joyeusement à un rassemblement d'escalade organisé par des amis de Matthieu. Le réveil avec des rayons du soleil dans nos yeux nous confirme que c'était une bonne idée et que nous allons passer un chouette week end à se tartiner de monoï pour enfin retrouver des couleurs crème solaire. 

Il parait qu'une petite marche d'approche de 30mn, un peu raide au départ et avec un peu de boue en raison de la pluie de la semaine nous amènera sur le spot, avec des blocs de grès tout neufs, prêts à être grimpés. Un petit mot nous signale que ce n'est pas très facile en poussette mais peu nous chaut, nous avons embarqué Valérian dans le porte-bébé dorsal. Le pique-nique est prêt, les chaussures de marche ou autres bottes en caoutchouc sont chaussées, nous partons en suivant les bouts de rubalise. La vue est superbe. Le chemin monte plus que ce que j'imaginais, mais les enfants sont vaillants, et Valérian pique du nez dans mon dos.

 

 

 

Un ru chantonne le long du chemin, s'amuse à le traverser et nous mouille un peu les semelles. Puis se transforme en petites flaques de boue, pour nous faire marrer. Le chemin monte toujours aussi fort, je n'en vois plus la fin. Les 30 minutes de marche d'approche deviennent 1 grosse heure 1/2 de rando sportive, avec des petits panneaux réconfortants du style "c'est pas encore là, c'est plus loin" ou encore "arrivée dans 10mn" que je traduis par encore 20mn d'efforts. J'ai les épaules en feu, les pieds en compote et les jambes en bois. Mais la rumeur qui monte du sous-bois nous informe que les pas moins de 150 grimpeurs acharnés sont tout près et enfin, je peux m'écrouler sur le crashpad en décrétant que je ne bougerai pas de là avant de longues heures et en m'interdisant de penser au chemin du retour et aux mares de gadoue.

On engloutit les sandwiches en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et Matthieu, Marek et Yann partent à la découverte du spot pour tâter du grès. Je suis bien obligée de rester affalée avec notre petit loup et par pur dévouement maternel, je me sacrifie et sieste avec lui. 

Cependant, les courbatures ne se faisant pas encore sentir, je me dis que faire tout ça pour "rien" serait bien vain, alors je chausse les chaussons et "croite" un bloc sur les 60. Ca veut dire que j'arrive à faire 3 mouvements pour arriver en haut d'un caillou de moins de 2m de haut, que je coche le numéro 22 sur ma feuille d'inscription et que l'heure de regagner la vallée peut sonner, alors que quelques premières gouttes de pluie commencent à tomber. Excellent timing, n'est-il pas?

 

Des amis de Matthieu nous conseillent de prendre un chemin différent de celui de l'aller, moins raide et pas boueux, ce qui nous semble être une excellente idée. En effet, la vue est imprenable sur l'orage qui arrive , les décrochements de la falaise ou encore la Chambre du Roi sont de parfaits abris pour éviter les saucées dantesques une tétée improvisée ou pour des explorations et les dalles de grès sont idéales pour racler les kilos de glaise qui nous collent aux semelles. Si je rêvais d'une glace monstrueuse à l'aller ou que je visualisais un bon chocolat chaud au retour, c'est une longue douche brûlante qui a soldé cette excursion. 

 

 

 

Et comme le dit l'adage, après la pluie... le temps de s'installer en terrasse pour engloutir grignoter sagement une pizza en regardant du coin de l'oeil les finalistes se jeter à l'assaut de la structure artificielle installée sur la place. Autant dire qu'ensuite nous avons regagné nos pénates sans broncher et qu'une fois nos corps endoloris furent à peu près calés dans le lit, il n'y eut plus de son ni d'image dans le chalet...

Dimanche matin, à notre plus grande stupéfaction nos deux plus grands petits vaillants se sont réveillés à 8h et étaient prêts à temps pour accompagner Matthieu pour l'exploration d'un autre site de blocs à quelques encablures d'Annot. J'ai donc profité de la matinée pour rassembler nos affaires et constater que le soleil était enfin capable de cogner un peu.  

Un dernier petit tour sur la place pour assister aux finales des finales et goûter la socca niçoise, galette de   farine de pois-chiche cuite au feu de bois, dans un four en grès d'Annot et délicieuse saupoudrée de poivre, un dernier brin de grimpe pour Marek et ce fut l'heure de reprendre la route pour Pontcharra.

  

Ce fut encore un week end où les enfants ont joué aux zouaves parfaits et qui nous a donné envie de revenir ! 

Comments

[Ama]

bonjour, je suis Ama de l'atelier amabati.com

Je suis de Vergons et aimerais utiliser votre photo du four à bois pour illustrer mon article sur mon bloc/journal amabati.fr

cet article a pour sujet " Jacky", le spécialiste de la socca à Annot.

Merci de votre réponse, quelle qu'elle soit. Ama