Le grand avantage des provinciaux...

26 août 2011

... c'est qu'après avoir admiré Paris, ils peuvent le quitter.

Ce n'est pas moi qui le dit, c'est un certain Henri Rochefort.

Moi, j'ai bien aimé, Paris, ça change, il faut bien l'admettre, de Pontcharra sur Turdine.(Là, c'est moi qui vous le dis, ce n'est pas Monsieur de Lapalisse !)

Quand on habite à la campagne, il ne me semble pas complètement saugrenu d'aller passer quelques jours de congés en allant en ville, pour changer d'air et voir autrechose. Alors certes, en famille, ce n'est pas toujours la meilleure idée de l'année, mais ça a été la nôtre, cet été, pour quelques jours.

Cette année, à l'école, ils avaient étudié la Tour Eiffel, en long, en large et en travers. En peinture, au crayon, en pâte à modeler, en puzzle, en histoire, en couleurs, en noir et blanc, sous toutes les coutures. Alors pourquoi ne pas aller vérifier si elle est aussi grande et belle qu'elle ne le prétend?

Sitôt rentrée du Sud pour retrouver mari et z'enfants, sitôt repartie dans l'autre sens, direction la capitale. Quelques heures plus tard, donc, changement de décor et la Dame de Fer se montre à l'horizon. Certains prétexteront vaguement qu'avec tous les embouteillages du périph', on peut considérer que Paris a déjà été mise en bouteille, mais finalement, en plein mois d'Août, c'est assez calme et il y a des places de parking quasiment en bas de chez Manu qui a eu la générosité de nous prêter son appartement.

Les enfants ayant eu l'excellente bonne idée de dormir en voiture une bonne partie du trajet, nous sommes allés faire une première balade nocturne aux pieds de la belle pour la voir de plus près.

(oh, la belle jaune !)

en mode disco, j'adore !

Etant de nature optimistes et spontanés, nous n'avions pas réservé 2 semaines en avance nos billets d'entrée pour monter, et c'est en traînant un Marek éploré que nous nous sommes contentés de passer sous la Tour, en slalomant entre les touristes américains et les touristes japonais, pour gagner un coin du champ de Mars et pique niquer tranquilles (en tous cas jusqu'à ce que les rats débarquent, brrr !)

Après une bonne nuit de sommeil (merci à l'inventeur des volets électriques complètement occultants), nous sommes mercredi et c'est la journée des enfants ! Alors découverte du métro, coucou à la Touréfèèèèèèèèèèèl, et direction la cité des Sciences !

(Devine d'où je t'appelle !)

(Cherchez Charlie !)

N'ayant pas non plus fait de réservation en avance pour l'espace jeune public, nous sommes d'abord partis à la découverte de la cité des Sciences pour les grands : illusions d'optique, expériences accoustiques, exposition sur les océans... Dommage, nous avons loupé notre rendez-vous au planétarium...

(mon mari, c'est le plus souple du monde !

(exposé sur la fission nucléaire)

Puis nous avons pu rejoindre la cité des enfants, un espace réservé aux 2-7 ans, avec différentes thématiques : "je me découvre", "j'expérimente", "je sais faire", "je me repère" et "tous ensemble !". Nous y avons accès pendant 1h30. Pour certains parents, ça peut faire long, pour les enfants, c'est trop court ! Mais c'est "génial, maman, tous ces jouets rien que pour nous!"

(Patouilles avec l'eau, ou "merci pour les tabliers !)

Puis il y a "le chantier". Autant pour toutes les autres activités, il est conseillé aux heureux parents des bambins surexcités de les accompagner dans leurs découvertes, de jouer avec eux, de tester eux-mêmes, de les aider, de les diriger, bref, d'agir. Autant sur le chantier, il est cette fois explicitement suggéré de s'assoir dans un coin et d'observer son enfant dans l'apprentissage de sa vie sociale, de regarder la chair de sa chair se faire une place dans cette fourmilière, bref, se marrer un bon peu.

L'idée: armez vos enfants d'un casque de chantier jaune et d'un gilet orange (à sa taille, c'est mieux) et laissez-le se joindre aux autres sur ce gigantesque chantier de construction. C'est vrai, chacun y trouve sa place : pousser la benne sur les rails pour apporter les briques (en mousse !) aux autres, manipuler la grue, ouvrir et fermer la barrière d'accès au chantier...

Marek a été un peu partout, à tout tester. Yann, lui, a monté une équipe pour un travail sans fin : prendre une brique, monter par les escaliers avec, la faire tomber par terre, redescendre par les escaliers, reprendre une brique et recommencer. Vraiment fendard !

DSCN9961

Le 3ème jour fut un jeudi, je crois. L'appartement de Manu n'étant pas loin, nous avons jeté un oeil du côté du parc André Citroën, mais n'avons pas eu la possibilité de vérifier s'il fallait aussi réserver 15 jours à l'avance un tour en ballon, car la brise ambiante empêchait son décollage...

Puis un détour par un petit parc, car quel que soit le dépaysement, tant qu'il y a un toboggan, c'est le pied, passage par Bourg-La-Reine pour faire connaissance avec Grand-Papy et Grand-Mamy, et nous sommes allés vérifier si la Tour Eiffel n'avait pas bougé depuis la veille !

C'est bon, elle est toujours là !

Pour jouer aux touristes japonais, nous avons ensuite fait un petit détour par le Trocadéro, puis jusqu'à l'Arc de Triomphe, où nous avons décidé de grimper, à défaut de pouvoir prendre de l'altitude ailleurs...

Il faut donc monter, monter et monter encore

(en expo au niveau de l'attique. Sur le bas-relief à l'extérieur, c'est un coq à la place du dragon !)

Pour ensuite profiter d'une des plus jolies vues de Paris !

Retour sur la terre ferme au milieu des autres touristes qui se prennent en photo avec la plus belle avenue du monde en arrière-plan!

Après une journée assez sportive, celle du vendredi fut plus culturelle, avec la découverte du centre Pompidou et "tous ses tuyaux dehors, tu as vu, Maman, c'est rigolo"

Une exposition temporaire permettait à chacun de participer à une oeuvre en laissant sa trace... Ou comment réduire à néant nos efforts en expliquant aux enfants qu'il ne faut pas toucher les oeuvres...

Jolie vue sur les toits de Paris, d'ici aussi !

Puis nous sommes partis à la découverte de l'exposition permanente, mais en gardant en tête que nous devions déjeuner avec mon amie Julie (sans son amoureux, sans ses parents et leur bateau cette fois-ci).

Une oeuvre a attiré toute l'attention de nos petits visiteurs : le Jardin d'hiver de Jean Dubuffet (1968/1970)

Ce qu'il est dit à ce propos :

Les circonvolutions des tracés et le traitement des zones sobrement colorées qui font danser la toile, le jeu de construction énigmatique et jubilatoire de la série d'oeuvres que Dubuffet nomme L'Hourloupe à partir de 1962 trouveront de nombreuses applications tridimensionnelles. Ainsi, plusieurs sculptures et projets d'édifices prendront corps, dont le Jardin d'hiver. Dans ce "jardin", où il n'est en rien question de nature et qui s'apparente plutôt à une grotte, à une caverne, le décor se résume à de simples tracés noirs sur fond blanc. Mais l'entreprise est complexe: le sol et les parois sont bosselés, cabossés, et les dénivellations ou accidents sont tantôt soulignés, tantôt contredits par les tracés. Par delà la leçon donnée à l'oeil, c'est une remise en question de la perception toute entière que propose cette architecture méditative.

Mmm... retenons donc "jubilatoire" et "grotte". Voire même "complexe", surtout au moment où il faut leur demander d'en sortir...

Après que les garçons aient ingurgité un seau de frites chacun dans une brasserie à deux pas de là, nous avons traîné nos savates jusqu'à l'hôtel de ville et son bazar (j'entends par là la compétition de beach volley juste devant, nous aurons tout vu !), pour se décider à faire un tour en bateau sur la Seine. Tourist power !