surprenante Sicile, I

Nous avions donc tiré au sort la destination des vacances de cet été et dans la foulée, nous avions aussi, par le même biais, choisi celle de ces vacances de printemps : le Nord de la France. Que mes amis chtis ne m'en veulent pas, j'ai eu un coup de grisou et j'ai eu peur de manquer de soleil et de chaleur pour finir de recharger mes batteries... Quitte à contrarier Matthieu qui aime tellement qu'on suive les plans établis, j'ai appelé mon amie Babeth pour qu'elle nous trouve un joli plan pour mes envies de Sicile. Des billets d'avion, une location de voiture, une maison via Airbnb, quelques heures à trouver des idées de visite en famille, un secret très bien gardé par Romain pour faire une surprise aux grands et le tour était presque joué. Un brin de stress concernant une sombre histoire de carte de crédit et non pas de débit pour pouvoir valider la location de voiture, mais finalement les Siciliens ne sont pas si regardants et tout s'est bien passé.

Le décollage était à 6h30 le vendredi. Il faut y être 2h en amont, mais aussi garer la voiture et rejoindre le terminal... le réveil fut difficile un peu avant 3h du matin, surtout en cogitant jusqu'à minuit passé pour vérifier de n'avoir rien oublié. Les enfants ont été assez coopératifs, Romain en tête, qui était au taquet ! Nous avions raconté des histoires de train pour Lille au départ de la gare de St Exupéry, ils n'ont donc pas été trop surpris d'arriver vers l'aéroport, et tout de même un peu dans le gaz, il a fallu être dans la file pour la dépose des bagages pour la soute pour qu'ils réagissent qu'EasyJet n'était pas une compagnie de train... 

   

Ils ont été assez cools dans l'avion, Romain s'est endormi dans les bras de Matthieu au décollage, Yann a réalisé son rêve de voler au-dessus des nuages, ils étaient tous ravis de prendre un petit déjeuner en l'air ! Nous avons récupéré la voiture de location à Catane, un Ford Galaxy au lieu d'un minibus 9 places : bonne idée par rapport à l'étroitesse de certaines rues par lesquelles nous avons été amenés à passer !  Il était environ 11h quand nous avons démarré, et nous avons choisi d'aller repérer la maison et de rester dans le secteur plutôt que de déjà prévoir une visite car le manque de sommeil pouvait se faire sentir. La rue qui monte vers notre chez-nous sicilien est déroutante : au-delà des nids de poule, il y a carrément un passage tellement défoncé qu'on pourrait croire qu'on arrive dans la cour d'un particulier peu regardant. On aperçoit le terrain de foot du jardin, les garçons sont sur orbite, et nous optons pour nous perdre dans les ruelles d'Acireale, à quelques encablures de Pedara, pour nous trouver de quoi manger : paninis et premières glaces, c'est parti pour une semaine d'un régime alimentaire thématique. 

Retour à la maison ou Paolo nous fait visiter, et nous propose de nous prêter un siège auto pour Romain, car l'agence n'en avait plus. Les grands filent taper dans le ballon, on admire l'Etna qu'on voit du jardin. Il parait même que lors des éruptions, on le voit rougir depuis la chambre des garçons ! J'avoue avoir fait une petite sieste avant qu'on aille à Nicolosi pour dîner. Cette petite ville sera notre cantine pour la semaine avec d'abord un resto installé dans un ancien pressoir à citrons !!

 

Anti pasti, primi piatti (pâtes aux pistaches), secundo piatti (escalope au citron)  ouf, juste assez de place pour un dessert (tarte à la pistache), mais c'était limite! 

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Samedi nous commençons pour de bon le programme des réjouissances avec la visite de Taormina, considérée comme l'une des perles de la Sicile, accrochée sur ses falaises, avec une vue sur la mer Ionnienne et sur l'Etna. Nous suivons les recommandations du guide et nous visons un parking en contrebas. Première aventure avec un passage assez étroit pour accéder aux niveaux supérieurs, "faut pas y craindre, ça passe" (mais on serre les... dents). Nous prenons les escaliers pour rejoindre le haut de la ville, nous découvrons nos premières Trinacrias, l'emblême de l'île. Au détour d'un porche ouvert, nous tombons sur une exposition de pupi, les marionnettes locales façon Guignol.

 

Le long des ruelles pour aller vers le théatre grec, des marchands ambulants proposent des jus d'orange frais, en cueillant presque les fruits sur l'arbre au-dessus de leur tête, un délice !

    

Et nous voilà au théâtre, avec sa vue imprenable. Les 3 grands font une partie de loup-touche-touche entre cavea et orchestra, Romain profite d'un coin ombragé avec vue sur la mer avec nous pour une petite pause contemplative avec nous.

 

 

En redescendant, nous avons goûté à quelques antipastis locaux avant d'aller à la Villa Comunale, un grand parc avec vue, où les garçons ont imaginé des parcours de courses aussi divers que variés.

 

 

On hallucine un peu sur la taille des citrons au détour d'une ruelle (sur la photo, la cagette est de taille standard), aussi généreux que les glaces, pour le plus grand plaisir de Romain... On dit que les glaces à l'italienne sont nées en Sicile, quand on récupérait la neige de l'Etna l'hiver pour se rafraîchir en été. Ca tombe bien, on adore goûter aux spécialités locales !

 

On va faire un tour sur le Corso Umberto I et ses jolis balcons pour gagner la place du 9 avril, toujours avec vue, avant de prendre le téléphérique et aller se promener sur les plages. D'abord vers la baie de Mazzarò, petit port de pécheurs, puis vers Isola Bella. 

 

 

Les grands ont absolument tenu à mettre leurs maillots de bain, sans se demander vraiment pourquoi il n'y avait absolument personne dans l'eau ! Juste le temps de tremper le bout de leurs orteils puis de jeter des centaines de cailloux  dans l'eau. Matthieu, (Romain) et moi avons traversé le tout petit gué pour rejoindre l'île, sans aller bien loin car au-delà du fait d'être une zone protégée, c'est aussi le lieu d'une fondation privée et payante. Qu'est-ce que j'ai eu mal aux pieds sur ces minis galets !

 

On remonte en téléphérique, on retrouve la voiture et on rentre vers Nicolosi pour dîner au restaurant de la Volcano House. Délicieuses pizza XXL, premières pasta alla Norma, miam !

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Dimanche, on prend la route vers le Sud, pour Syracuse. Pour commencer, une balade en long, en large et en "Guido" (surnom que l'on donne aux scooters à 3 roues) de la ville baroque, sur l'île d'Ortigia, entre le Duomo qui englobe un temple de 2500 ans, un salut à Le Caravage dans l'église Santa Lucia alla Badia,  des palais arabo-normands (ouioui) ou encore une légende qui raconte l'histoire de la nymphe Aréthuse qui a demandé à Artémis de l'aider à fuir les assiduités du chasseur Alphée : elle la transforme en source mais Alphée choisit de se métamorphoser à son tour, en fleuve souterrain, pour mêler ses eaux à celles de son amoureuse : ambiance un peu #metoo, mais jolie source aujourd'hui conquise par les papyrus. 

 

 

 

 

 

Nous avons visité le Tecnoparco Archimède : c'est à Syracuse qu'il aurait couru tout nu dans les rues en sortant soudain de son bain en criant "Eurêka" ! L'anecdote n'a inspiré aucun enfant, j'en suis ravie. C'est lui qui a sauvé la ville de l'invasion des Romains en mettant en place ses miroirs ardents pour brûler les bateaux à distance ou en installant ses mains de fer, grappins géants jetés des remparts et qui soulevaient les navires pour les faire chavirer.

 

Nous avons coché deux autres cases de notre liste de spécialités locales : les arancini, boulettes de riz farçies et panées, miam et les canolli siciliani, pâtisseries croquantes fourrées à la crème à base de ricotta, re-miam miam.

 

 

Nous avons ensuite repris la voiture pour visiter le parc archéologique de Neapolis, un peu plus haut, qui rappelle que Syracuse comptait parmi les plus grandes villes du monde méditerranéen. Le seul vestige qui en atteste est celui du theatron, où Eschyle faisait jouer ses pièces. 

 

Il fut creusé dans la roche, il est immense avec sa cavea divisée en 9 zones. Juste au-dessus, une terrasse où l'on peut encore voir les eaux apportées par un aqueduc grec ou des zouaves entrain de rigoler.

 

Derrière le théâtre, les latomies, les anciennes carrières de pierre qui ont servi pour les bâtiments publics de la ville antique. Ces grottes sont devenues des prisons ou même des ateliers de confection, pour rester au frais. L'une des plus grandes, surnommée par Le Caravage "l'Oreille de Denys" a une acoustique terrible et s'enfonce assez loin dans le caillou.

 

Après une journée aussi riche, retour vers Catane où nous espérons trouver un restaurant ouvert un dimanche soir: loin des circuits touristiques, nous avons dîné dans un estancot sans grande prétention, avec des locaux, et Marek et moi avons goûté les pâtes à l'espadon. Arrosées d'un bon limoncello (pour moi), un délice !