Une semaine dans le Morvan
Cette année, une seule semaine de vacances en commun avec Matthieu, c'est un peu court pour aller à l'autre bout du pays. Nous avons donc réservé à moins de 2h de la maison, à La-Celle-en-Morvan, en Saône-et-Loire, en sud Morvan. Un camping familial, avec piscine, rivière, poissons, vaches, libellules, (guêpes), aires de jeux, temps calmes, temps inspirants, petit bonhomme s'incrustant dans notre tente au petit matin, lectures, tables de ping pong, possibilité de se faire des copains néerlandais ou bretons, et possibilités de balades et de découvertes, bien entendu; et même, le dernier jour, un gentil voisin pêcheur a prêté sa canne.
Arrivés le samedi dans l'après-midi, le temps de monter la tente, de prendre quelques points de repère et autres bonnes adresses auprès des adorables gérants, et nous sommes allés dîner à Autun. Premier kir, premiers oeufs en meurette !
Dimanche, la journée fut essentiellement axée autour de la piscine, des transats, d'un bon livre, de parties de volley, de lancers de tong depuis la balançoire, de pelle et de seau dans le bac à sable. Pour mettre un peu d'exotisme dans cette parfaite journée de vacances, nous sommes allés dîner dans un resto indien, toujours à Autun.
Lundi, en route pour le Mont Beuvray et le site archéologique de Bibracte, un oppidum gaulois fréquenté par Vercingétorix et connu de Jules César, capitale éphémère des Eduens. Nous montons en navette pour découvrir les vestiges, très discrets. C'est surtout une jolie promenade avec vue panoramique sur le Morvan entre les hêtres magnifiques, où l'on peut facilement imaginer les druides et les vergobrets. Ne subsistent que les fondations des bâtiments d'influence romaine mais on peut saisir l'ampleur du site. La ville est peu à peu délaissée à la fin du 1er siècle avant notre ère pour bâtir Augustodunum (Autun), mais resterait un lieu fréquenté régulièrement, jusqu'au Moyen-Âge pour organiser des foires.
prêts pour le banquet, ou le défilé !
(les plus observateurs comprendront rapidement quelle nouvelle grimace Romain affectionne en ce moment !)
Nous sommes redescendus par les chemins et les traces des remparts gaulois (ou par la navette pour Marek et Yann). Le soir, pour fêter notamment notre mois-niversaire de mariage, nous avons dîné "chez Cécile", recommandé par les gérants du camping. Kir et marc de bourgogne, pour la couleur locale, toujours !
Mardi, rendez-vous pris à Cordesses pour une balade au vélorail du Morvan, 4.5km aller sur une voie ferrée désafectée jusqu'à la gare de Barnay, et retour. Un soleil qui cogne, une averse qui cingle pour rafraîchir, une assistance électrique pour tricher un peu, un passage à niveau à passer "à pieds", une technique maîtrisée pour faire demi-tour, des charolaises à regarder, et non pas l'inverse, des garçons pédalant comme des fous, cheveux au vent, Romain au super-taquet : chouette voyage !
Mercredi, nous filons au parc des Sangliers, à Anost, petite réserve en plein coeur d'une zone classée en réserve biologique intégrale, sur le chemin reliant Bibracte à Alésia. Impossible que cela soit nos enfants, qui furent très discrets, sisi, donc ce fut certainement les quelques autres promeneurs qui ont fait trop de bruit et ont poussé les bestiaux à rester "baugés" loin de nos regards. Nous avons donc promené notre troupe dans la si jolie futaie de hêtres sur buissons de houx, entre les fougères et les souches moussues.
Nous avons fait un saut à Autun pour y découvrir une partie de son patrimoine antique : le théâtre , du Ier siècle de notre ère, considéré comme le plus grand du monde romain (20000 spectateurs, hors période covid-19 !!), le temple dit de Janus, d'origine gauloise, la porte St André remise en état par Eugène Viollet-le-Duc, et la porte d'Arroux
Les enfants ont consenti à manger un sandwich avant de filer à la piscine ou sur le terrain de volley et moi, je suis allée voir de plus près la Roseraie des Villages de France, dans le centre-bourg de La Celle, à 800m du camping et des voisines charolaises. La sécheresse avait bien fait souffrir les près de 1000 rosiers mais quelques fleurs étaient encore bien écloses.
En toute fin de journée, Matthieu, Romain et moi avons fait un petit tour pour admirer les couleurs du soir sur les montagnes.
Jeudi matin, j'avais réservé la dernière place pour une visite commentée du château de Sully. Château Renaissance toujours habité par la Duchesse de Magenta, avec la "plus belle cour de château de France". Nous suivons notre guide dans les salons aux plafonds à la française, dans la salle de bal à l'immense cheminée ne consommant que 2 stères de bois par jour, nous apprenons que la gare de Sully fut construite en 1876 pour la venue du président MacMahon, héritier du château, de même que le téléphone ne fut installé. Il n'est resté que 3 semaines ! Après la visite, j'ai fait un tour dans les vergers, j'ai fait le tour des douves, admiré les façades, et j'ai rejoint mes garçons pour un bon tour à la piscine !
Le soir, nous avons dîné dans un restaurant à l'esprit guinguette aux pieds de la cathédrale St Lazare à Autun, espérant profiter de la visite nocturne "sons et lumières", mais un concert du coté du chevet a ajourné l'évènement. Juste le tour avant de revenir en plein jour le lendemain pour voir de plus près le tympan sur le Jugement Dernier !
Vendredi, donc, Autun au XIIème siècle tout d'abord, avec les chapiteaux de Gislebertus. La restauration est tout juste achevée, c'est très joli.
En face de la cathédrale, il y a le musée Rolin, dans la maison natale du Chancelier des Ducs de Bourgogne, fondateur des Hospices de Beaune, tiens donc, comme on se retrouve !
Mosaïques antiques, sarcophages, petits objets en bronze, la fameuse Eve de Gislebertus qui était initialement dans la cathédrale, collection gothique et biennale d'art contemporain, joli mélange des styles !
D'ici quelques années, le musée va déménager dans de nouveaux locaux à deux pas de là, près de l'ancienne prison circulaire (1855). En attendant les travaux, la prison est l'un des lieux d'exposition de la biennale d'art contemporain d'Autun et poussés par la curiosité, nous y avons fait un tour. J'avoue avoir été fascinée par l'architecture, par l'ambiance, par les traces du passé et j'espère que la restauration pourra conserver ces traces. La prison est désafectée depuis 1956.
Le soir, dernier dîner et nous visons le Moulin, un restaurant / ferme piscicole. Les garçons avaient pu pêcher un peu dans l'après-midi avec le nouveau voisin, donc nous arrivons en avance pour profiter du minigolf. Romain a trouvé une technique toute personnelle d'éclater le score de ses frères, trouvant bien plus simple de prendre la balle et de la mettre directement dans le trou ! La pluie a vite fait couper court la partie et nous sommes allés nous régaler des truites sous toutes leurs formes !
Dernière nuit sous la tente, dernière pluie, dernier orage au loin. Il fait beau le samedi matin pour faire sécher les toiles, remplir le coffre de tout et faire un dernier tour à la piscine. Pour rentrer à la maison, nous choisissons de passer par Digoin et Paray-le-Monial pour prolonger un peu le plaisir.
Après notre weekend en amoureux dans le Nord Morvan il y a 4 ans, c'était vraiment chouette de retrouver la région qui définitivement nous séduit toujours autant.