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Je fais comme je peux !
29 juillet 2017

Bienvenue, Romain !

Je ne sais pas trop comment commencer cet article...

En disant que c'est marrant d'avoir posté la jolie photo qu'Aurore a fait de nous 4 et demi le jour où Romain allait naître, sans, de fait, nous faire patienter trop longtemps?

En calculant qu'aujourd'hui, mon petit moineau a déjà 10 jours?

En allant re-re-re lire l'article de Matthieu et passer du rire aux larmes du début à la fin et de m'inspirer de son récit?

***

Marek, lui, nous a fait la belle surprise de nous faire un cadeau de mariage,

Yann, lui, a été une surprise pour Matthieu puis il nous a surpris en arrivant un tantinet plus tôt que prévu, 

Valérian, lui, nous a pris par surprise en débarquant tout seul comme un grand, dans la salle de bains.

Crescendo, les gars, vous êtes supers ! C'est bon, on a fait le tour, les enfants?

Non.

Romain, lui, a carrément décidé de s'inviter dans la ronde, la tribu, la famille alors que nous nous croyions naïvement au complet. On a beau adorer les surprises, en faire et en recevoir, cette-fois ci, on a été un peu désarmés au début. Stupéfaction, panique, doute, bonne décision, centaines d'heures sur internet pour trouver une voiture familiale parfaite, petit secret caché pendant des semaines, le temps de m'y faire et le temps de me souvenir des rendez-vous qu'il faut prendre pour ce type d'aventure. Et enfin, la sérénité, la joie des futurs grands frères, l'accueil de la bonne nouvelle autour de nous. C'est bel et bien reparti pour un tour, un 4ème loustic est prévu pour début août, c'est complèment dingue!

Même du haut de mon grand âge, coup de chance, cette grossesse s'est parfaitement déroulée, abstraction faite de 15j d'apnée en attendant les résutats du test de dépistage de la trisomie, mais tout ça est derrière nous. Mon ventre s'est gentiment arrondi dès qu'on a eu la certitude que tout allait bien pour le petit bonhomme, j'ai pu travailler jusqu'au bout, sans bobologie particulière, les enfants ont été bienveillants, attentifs à la bulle de PetitFrère, actifs jusqu'au bout dans la recherche de prénom, parfaits grands frères avant l'heure.

Le début du congé maternité a été étrange, peu habituée à ne rien faire de spécial et pourtant déterminée à me reposer, mais le canapé et moi avons pris nos marques assez rapidement. Seule ombrounette au tableau (c'est une petite ombre), l'insistance de mon docteur pour déclencher la naissance; si je comprenais totalement son point de vue, je n'arrivais pas à me résoudre à un choix binaire: accoucher chez moi avec tous les risques que cela peut comporter ou provoquer la naissance alors que le bébé n'est pas prêt, et faire potentiellement face à une surmédicalisation à laquelle je n'étais pas encore tout à fait prête moi-même. Je rêvais seulement d'une naissance spontanée et j'admets à posteriori ne pas avoir été déçue !! J'ai été une gentille patiente, acceptant la date du 26 juillet pour le déclenchement et parallèlement, j'ai tenté l'acupuncture, l'homéopathie, l'ostéopathie, la sophrologie, pour me préparer, pour nous préparer. Du repos aussi, avec une idée en tête : être dispo pour le jour des photos avec les zouaves. Après? feu vert ! 

Bingo! Au final, je n'aurais pas pu espérer voir toutes mes attentes comblées, merci mon Romain !

Ce mercredi 19 juillet a démarré normalement, avec les grands au centre aéré, le "petit" chez Nounou, mon ventre et moi sur le canapé. Je sais bien que "ça travaille" un peu, mais rien qui ne mette vraiment la puce à l'oreille. Dommage qu'il fasse si chaud ce jour-là, sinon, je serais bien allée au centre périnatal de L'Arbresle pour une petite consultation-vérification. (lol). Je décide d'aller faire une petite sieste d'une heure dans ma chambre et ce sera finalement le carreleur qui me réveillera d'un coup de fil 4h plus tard. On discute, je lui promets de ne pas accoucher tant qu'il est là, il me dit que cette salle de bains là sera opérationnelle lundi, on rigole. Bon, j'avais des trucs à faire aujourd'hui, je m'active un peu pour rattraper le temps : je finalise le planning des jours à venir pour les enfants, pour que quiconque vienne les prendre en charge en cas de départ puisse être au courant. Je charge les batteries des appareils photo. Je crois que je fais un coup de propre dans la maison, à mon rythme. Je change les draps de toute la famille. Je vais chercher les enfants car ce soir, Matthieu passe à Lyon pour voir Aimé et ils vont boire un coup à Confluence. Je raconte à Nounou que tout est prêt, elle me demande si on aura besoin d'elle, non, normalement, tout est OK, mais on la préviendra !

Cet après-midi-là, mon ventre s'est bien serré, mais pas régulièrement, et sans aucune douleur, à tel point que j'ai misé sur le bébé qui changeait de position avec le peu de place qu'il devait lui rester. Alerte au niveau zéro. Un peu fatiguée tout de même, j'ai la flemme de faire la salade de tomates, tant et si bien que lorsque Matthieu m'appelle pour savoir s'il reste dîner à Lyon avec Aimé ou pas, j'ai failli pleurnicher car je pensais qu'il était déjà en route pour nous rejoindre. Désolée, Aimé, tu dîneras tout seul, je voudrais que Matthieu rentre (vite) à la maison... J'autorise les enfants à mettre un dessin animé pour patienter, Matthieu rentre vers 21h30. Je comprends qu'il a eu une rude journée et imagine qu'une soirée avec son ami lui aurait fait le plus grand bien, j'en suis navrée. Je suis sur le canapé, je commence à sentir mon ventre se serrer un peu plus fort et je mets ça sur le compte de mon activité de l'après-midi. Nous passons à table mais je n'ai pas faim. J'ai envie de pleurer, je chougne, les garçons se demandent pourquoi. Je vais prendre une douche, pour me détendre et faire passer ces quelques contractions qui, sans faire mal, s'apparentent doucement à une sensation de courbature légère. De l'envie d'une douche, je passe à l'idée d'un bain, pour décontracter tout ça. Il n'est pas envisageable que ce soit le travail qui démarre, il est beaucoup trop tôt, presque 3 semaines avant la date théorique, on n'a jamais vu un Damey de la Turdine aussi en avance, c'est presque mal nous (me) connaître.

Matthieu commence à tourner en rond : il a bien vu que je soufflais un peu et voir la baignoire se remplir lui met la puce à l'oreille. Mais non, je suis alors toujours sûre qu'il s'agit d'un faux travail. Marek, puis Yann, puis Valérian viennent se brosser les dents. Marek est un peu "stressé", car on commence à dire que peut-être irions-nous à la maternité ce soir pour vérifier avec les docteurs si tout va bien. J'ai bien le temps de lui expliquer comment ça peut se passer, le temps de le rassurer, le temps de l'embrasser. Et Yann aussi. Et Valérian itou. Ils vont se coucher (ou sauter sur leur lit, cocher la case correspondante), je confirme à Matthieu qu'il peut appeler Marie, je sors de la baignoire, je rassemble mes affaires de toilette. J'inspire par le nez, je souffle doucement par la bouche, je n'ai pas mal, je sens juste que ça serre un peu plus. Ca ne s'arrêta donc pas? Je rassure tellement Matthieu sur la possibilité de la fausse alerte qu'il prend son temps aussi, à l'ordinateur, puis pour aller chercher les valises, prêtes dans la chambre depuis une dizaine de jours. De mon côté, je remonte embrasser les zouaves en disant à tout à l'heure ou à demain, je prépare une bouillotte à me caler dans le dos dans la voiture car ça commence à picoter dans les reins, je serais plus à l'aise. Marie arrive dans la foulée, vive la garde à la pharmacie ! On a le temps de caler deux-trois détails, j'attrape un plaid pour m'asseoir dessus dans la voiture, sait-on jamais. Le bain, le souffle, ça ne passe pas; ça serre plus fort, ça prend un peu le bas du dos, c'est finalement une bonne idée d'y aller.

Je sors pour aller dans la voiture, après avoir embrassé Marie, tout sourire sur le pas de la porte, ravie et bien excitée à l'idée du jour J. Encore MERCI d'avoir été là !

Et flûte ! (je reste polie), c'est pile ce moment-là qu'a choisi Médor pour sortir côté rue et se promener sur le trottoir, se planquer sous une voiture, alors qu'en plus de 10 ans ce n'est jamais arrivé. Matthieu dit que "tant pis, hein?!", mais non, je vais la chercher. Ah non, ce n'est pas Médor, c'est juste son sosie. J'hésite mais je ne prends pas le temps d'envoyer un sms à la voisine pour lui dire que son chat se balade dehors. Il est 23h20, on y va.

Matthieu me dit que le timing est excellent : il est là (ce qui n'était pas gagné d'office en bossant à 1h30 de la maison), il n'y aura personne sur la route (pas de bouchon de caravanes belgo-hollandaises sur l'A6 à Fourvière), et les enfants sont facilement pris en charge. Je suis installée sur le plaid, la bouillotte me chauffe bien le dos, presque trop. Dans la batmobile (comprenez notre nouvelle voiture familiale qui ressemble trop à un ordinateur comparé au Berlingo), il y a un écran GPS qui affiche l'heure. Je ne regarde pas trop, pour ne pas savoir si ces contractions se rapprochent vraiment ou non. Je m'accroche sérieusement à la poignée au-dessus de ma fenêtre, j'empoigne le siège côté gauche, je rentre dans ma "bulle", j'inspire le plus calmement possible et je souffle le plus lentement possible. Entre deux contractions, toujours peu douloureuses, je demande à Matthieu comment il va. Je sais alors que les choses se concrétisent, qu'on fait bien d'y aller, je cherche juste à le rassurer pour que la route se passe bien, sans panique. Je perds la notion du temps, je scrute la route, j'évite toujours de regarder l'heure. On arrive dans la zone de travaux, avec les chicanes. Matthieu respecte scrupuleusement les limitations de vitesse, je ne dis toujours rien pour ne pas "l'affoler", mais les 3 ou 4 voitures devant nous n'ont pas intérêt à hésiter trop longtemps, ni à s'amuser à rouler sous la limite autorisée!

Je sens un blop. Ah, le p'tit a percé sa bulle, cette fois c'est sûr, on a bien fait de se mettre en route, il me fallait ça pour en prendre conscience. On a fait la moitié du chemin, j'aperçois 23h36 sur l'écran. Je tente de ne pas trop bouger, je n'ai pas l'impression d'être aux Grandes Eaux de Versailles, encore deux virages, 3 ronds-points et ce sera l'autoroute. Un dernier radar. Je suis toujours ultra concentrée sur mon souffle, je ne pense à rien d'autre sur le coup et entre deux contractions, j'annonce calmement que je perds les eaux, on fait un dernier point sur les prénoms, je joue au GPS pour indiquer la bonne sortie à Matthieu, qui a le temps de me dire qu'il doit vraiment changer de lunettes. Un ultime feu rouge, nous sommes à 300m de l'entrée de la clinique, il connait le chemin à partir de là, j'annonce que je lâche les chevaux et qu'il n'est pas totalement exclu que je crie, pour évacuer un peu les émotions. Je me sens à un rien d'être prise en charge, je laisse faire. Une nouvelle contraction et c'est Versailles, on y est. Elle est intense celle-ci, comme si je ne contrôlais plus rien, mais très courte. On se gare devant les urgences maternité de nuit, Matthieu s'applique à faire un joli créneau mais au cri que je pousse, il bondit hors de la voiture et se jette sur la sonnette. Je n'entends pas ce qu'il dit, je réussi à détacher ma ceinture de sécurité, je me cambre sur une autre contraction, je ne vois pas comment trouver une position qui pourrait me soulager. Je "vérifie" que bébé ne soit pas là, façon Valérian 4 ans et demi plus tôt et je ne sens rien. Je le (crie) à Matthieu, pensant qu'on a 5mn devant nous. Sauf que la dernière contraction arrive tout de suite après, m'irradie des cuisses aux reins et immédiatement je sens la tête de Romain.

Là, je me dis que je manque cruellement d'originalité, mais je pique ma propre réplique en criant un "siiiiiiiiiiiii,  il arrrriiiiiiiiiive, il est lààààààààààààààààààààà !!!!!!" et Matthieu accourt. Je lui demande de m'aider à me déshabiller, je ne peux absolument pas bouger, en y repensant, je ne comprends pas comment je suis positionnée. Je ne réalise pas que Matthieu rabaisse mon siège en arrière, je sens Romain glisser et je demande un peu fort à Matthieu de m'aider. Je crois que j'ai une main sur la tête de Romain, j'ai "peur qu'il tombe", et Matthieu l'attrape, délicatement, et le pose sur mon ventre. C'est totalement dingue. On se marre, je crois. Je suis désolée d'avoir "refait le coup", Matthieu me remercie.

Trois sage-femmes arrivent, elles m'ont dit ensuite qu'elles avaient suivi la naissance par l'interphone: soit c'est du super matos, soit Matthieu aura perdu quelques points d'audition ce soir-là. Elles se penchent vers Romain et moi, nous félicitent, clampent le cordon et cherchent Matthieu pour qu'il le coupe. Ayant lu son récit, je sais qu'il riffougnait alors quelquepart derrière la voiture mais sur le coup, je me suis demandé où il avait pu passer. S'il a ricané nerveusement, moi, j'ai vague souvenir d'avoir poussé un sacré juron, réalisant tout juste l'exploit accompli, mais je me suis bien excusée. Le super couple ricano-charretier!

Matthieu a suivi Romain et deux médecins, la troisième est venue me chercher avec un fauteuil. Je tremblais comme une feuille, impossible de savoir comment je suis sortie de la voiture. J'ai juste demandé à ce qu'elle referme les portières, je me rappelle qu'il pleuvait quelques gouttes, que j'ai demandé si ça arrivait souvent, des naissances sur le parking... Je suis entrée en salle de naissance "place Bellecour", la même que celle où Yann est né, me semble-t-il. Je grimpe facilement sur le lit pour qu'on me prodigue les soins de base, je demande 100 fois si mon fils et mon mari vont bien. Oui oui, votre mari est gentiment allongé dans la pièce des soins pour Romain, il se gère, on le gère.

 Je les vois arriver peu de temps après, Matthieu tout sourire (apparement, il ricanait tout seul!), Romain tout emmailloté, il parait immense ! On me le pose tout contre moi et à 10-15 minutes de vie, il tète déjà, j'hallucine. Puis on l'habille et on me le rend. Matthieu a pu téléphoner à Marie, à MamieDouce et GrandPère, à MamieAnnie. On est là tous les 3 dans cette grande salle, on se marre en se refaisant déjà le film de cette naissance incroyable. La clinique du Val d'Ouest est une grande maternité, Romain a le numéro 1524, mais on nous dit que c'est le premier à être né sur le parking cette année. Il faut déjà remplir les papiers de l'état civil et la sage-femme nous aide à déterminer l'ordre des prénoms : Romain, Léon, Alfred, un peu de ses arrière grand-pères.

On monte dans une chambre, c'est tout neuf, c'est joli. je ne suis pas détendue à l'idée que Matthieu reprenne la route, je demande une couchette pour lui mais il refuse et après un petit somme il repart vers la maison aux alentours de 3h. 

Je suis en pleine forme le matin, je peux aller prendre mon petit déjeuner dans la salle commune avec Romain dans son berceau sans souci. A ce moment-là, on attend les résultats de ses analyses, pour s'assurer qu'il n'a pas profité de la voiture pour attraper une bactérie quelconque et on attend de savoir si je file au centre périnatal de L'Arbresle le même jour ou le lendemain seulement. Accoucher à Ecully (dans la maternité ou non) a des avantages : on peut carrément commander un petit déjeuner ou un déjeuner à l'institut Paul Bocuse, la classe ! Bon, je ne testerai finalement pas ça pour vous, désolée.

Romain à quelques heures

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le rêve miam !

la réalité DSC01863

Je suis transférée à L'Arbresle le jeudi soir, à 18h, et je suis ravie que Marek, Yann et Valérian puissent me rejoindre pour faire connaissance avec Romain, en premier. Ils sont fabuleux. Nous voilà donc 6, c'est fou !

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Valérian a pris Romain en photo, c'est lui le sujet, la photo est donc bien dans le bon sens!

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retour à la maison

Merci à Marie, Aurélie, Pierre, Thomas, MamieDouce, GrandPère, Julien, Alexandre, Nicolas, MamieAnnie d'être venus nous voir!

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Bienvenue Romain, mon petit chat de 2,860kg et de 47cm, tu es bien tombé avec nous, tu verras, on va bien rigoler!

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