Week-end Nîmois

Oh, tiens, un week-end prolongé ! Quelle bonne idééééééééé, dirait Valérian.

Il y a quelques semaines, nous avions demandé aux garçons s'ils préféraient voir le Pont d'Avignon ou le Pont du Gard. La réponse a été unanime, nous voilà donc partis pour une virée du côté de Nîmes.

Départ vendredi matin jusqu'à l'aqueduc. Nous ménageons le suspense jusqu'au bout en pique-niquant sur le parking - presque désert -, au soleil, puis nous suivons le chemin jusqu'au centre d'interprétation du Pont, puis jusque sous les premières arches de l'aqueduc. J'avais souvenir de m'y être promenée avec M. et Mme Benhamed, et d'avoir alors pu marcher dans le conduit lui-même et je revois avec effroi notre hôte se balader par-dessus ! Aujourd'hui, l'accès est fermé ou alors pour des groupes sur réservation, tant pis. Les abords sont propres, des chemins sont tracés, avec un joli parcours d'interprétation de la garrigue alentour, le long des vestiges moins connus, entre arbousiers et oliviers.

 

 

Le nouveau centre d'interprétation, qui doit tout de même avoir une quinzaine d'années, comprend outre des boutiques et un snack, un musée, un espace pour expositions temporaires, un cinéma et une ludothèque. Yann et moi sommes allés jeter un oeil sur le film qui présente l'aqueduc, puis nous nous sommes un peu perdus dans l'espace musée en cherchant le reste de la famille qui était, finalement, sur les traces des Gaulois dans l'expo du moment : mention spéciale pour la reconstitution de poteries façon archéologues. 

A deux pas de là : Uzès, où nous nous arrêtons justement à l'heure du goûter. La ville nous séduit tant et si bien que nous y reviendrons dimanche, mais chaque chose en son temps. D'abord une petite balade dans les ruelles, jusqu'à une place qui sent bon les gaufres. Tom, le boss nous propose un chocolat chaud à tomber par terre et un supplément chantilly pas piqué des vers ! 

 

Nous terminons le tour de la cité à la tombée du jour et filons rejoindre notre mobil-home nîmois.

  

Samedi, réveil douceur pour le clan de la Turdine et direction Nemausus pour découvrir ses arênes, sa Maison Carrée, sa Tour Magne, ses jardins de La Fontaine et ses autres réjouissances.

A cette saison, il n'est pas nécessaire de réserver et en effet, nous ne nous bousculons guère en découvrant les Arènes. Il y a bien quelques touristes chinois, mais avec 24000 places, nous sommes au large. Bonus numérique avec la visite interactive avec la tablette qui nous fait entendre des bruits de combats de gladiateurs pour nous mettre dans l'ambiance. On court dans les allées, sous les arcades, dans les gradins, sur les pas des provocators, des rétiaires, des thraces, des mirmillons, sur le sable de l'arène.

 

Prochaine étape : trouver de quoi manger une brandade, spécialité locale s'il n'en faut (on reviendra pour la gardiane, la fougasse ou les croquants). Mais par un heureux hasard, nous tombons nez-à-nez sur la très belle Maison Carrée, à peine quelques minutes avant la dernière séance du matin, l'intérieur étant désormais une salle de projection pour découvrir un petit film retraçant la naissance de la ville, Nemausus. 

Une fois un peu de brandade gratinée dégustée, nous partons pour une promenade digestive en direction des Jardins de La Fontaine et de la Tour Magne, en passant par le Temple de Diane, en suivant les écussons à l'emblème de la ville : le crocodile et le palmier. Petits airs du Parc Güell à Barcelone ou faux airs du parc de la colline du château à Nice, c'est amusant. 

 

 

 

 

 

On essaie de filer jusqu'à Aigues-Mortes pour voir le coucher de soleil depuis les remparts? Chiche ! Mais le soleil fait la course et l'accès aux remparts décide de fermer ses portes sans nous laisser le temps de nous prendre pour des croisés. Nous faisons quelques pas au clair de lune, du coup, sur ceux de Louis IX.

  

A peine un chapitre à lire, un petit spectacle de marionnettes de Marmotte et du Plantigrade  aka Marmottus et Plantigradus, allez savoir pourquoi, et tout le monde plonge dans les bras de Morphée.

Dimanche, nous rangeons nos affaire en un rien de temps - ou presque -  et profitons du soleil inespéré pour aller tâter du caillou local vers Collias, à deux pas du pont. Il fait beau et bon, Matthieu équipe une voie qui semble plus compliquée qu'elle ne parait car bien usée par nos prédécesseurs, Valérian fait de l'escalade comme un chef juste avant qu'il ne se mette à tomber quelques gouttes. Retour à Uzès, donc, pour un petit resto et pour visiter le Duché d'Uzès.

 

Le duché. Splendide édifice, mais je dois admettre le rouge aux joues que je n'ai guère apprécié la visite à sa juste valeur et ce à plusieurs titres : la panne de batterie de mon appareil-photo, même si elle m'a juste contrariée quelques secondes; le sentiment de vertige tout en haut de la tour en voyant les trous-trous de la balustrade plus grands que Valérian qui faisait mine de vouloir en faire le tour en courant : j'ai juste eu la tête et le coeur à l'envers, des frissons dans le dos pendant quelques minutes et les jambes flageolantes dans les escaliers pour redescendre. Bah.

C'est davantage l'accablement de notre guide, son ton un peu monocorde, ses explications un tantinet disparates qui m'ont certainement plus blasée et j'en suis marrie. Plein les yeux, oui, mais pas plein les oreilles, entre champagne Veuve-Cliquot, maison de Crussols, photo officielle du duc et de la duchesse aux couleurs des années 1980, lanterne de croisé, noble devise, lustres en verre de Murano et mobilier Louis je ne sais plus combien. Ah si, une duchesse a chassé plus de 1000 cerfs dans sa vie et une autre fut la première dame à passer le permis de conduire et à prendre une amende pour excès de vitesse en roulant à 15 km/h.

Mais cela n'a point gâté la journée pour autant, ni même les ralentissements sur le chemin du retour. Encore une fois, nous en avons vu et fait de belles, en espérant que les garçons en gardent un petit quelquechose. 3 jours et le sentiment d'être partis bien plus, une jolie coupure. La Camargue peut être en ligne de mire pour une prochaine fois, comme d'habitude nos escapades donnent envie de repartir !